Pouvoirs occultes- Afrique (1), sorcellerie

Piaf Nombre de messages : 20 Date d'inscription : 01/03/2008

" Pour beaucoup (y compris les spécialistes, comme les historiens du
Moyen-Âge et les ethnologues), la distinction exacte entre
"sorcellerie" et "magie" est loin d'être claire. Et pourtant, il s'agit
de deux choses fondamentalement différentes, même si leurs résultats
peuvent se ressembler.
(...)
Lors de leurs recherches, les ethnologues, qui ont l'habitude de ces
concepts équivoques, n'ont pas toujours su bien comprendre ces
phénomènes et ont donc consigné cette confusion dans leurs
descriptions, et ceci d'autant plus que certains Africains à l'instar
de certains Occidentaux, ne savent pas forcément distinguer les deux.

Sorcellerie
Les croyances en sorcellerie existent dans le monde entier, mais
presqu'exclusivement dans les sociétés sédentaires.. Elles reposent sur
l'idée selon laquelle certains êtres humains (majoritairement des
femmes) possèdent un pouvoir spécifique qui, la nuit, pendant qu'ils
dorment, les rend aptes, ou même les pousse, à dissocier leur "âme
libre" (indépendante du corps) de leur corps et à la laisser errer.
malheureusement, cela se produit à des fins néfastes.
(...)
Ce pouvoir peut prendre possession d'un individu à son insu. Mais
toujours il le pousse à agir de façon contraire à sa nature humaine et
à se transformer en un être dangereux qui s'attaquera aux fondements
mêmes de la communauté. Par son action destructrice, le sorcier
représente ce qui ne relève pas de ce monde, il est inhumain, voire
monstrueux.
(...)
Tous les pouvoirs sorciers ne se valent pas. Le plus puissant est celui
des sorciers qui l'ont reçu dans le ventre de leur mère, cad ceux qui
sont nés avec le "mal". Il arrive alors rarement que l'on puisse
l'exorciser. Les Ashanti disent: "C'est comme si on voulait plumer une
poule vivante; dès qu'on a araché les plumes, elles repoussent."
Le pouvoir sorcier permet à celui qui le possède de se diviser en deux
natures. La nuit lorsque le corps dort, la seconde nature s'en va pour
se consacrer dans l'obscurité à ses activités maléfiques de sorcellerie.
Sous la forme d'une boule de feu, comme le croient les Gonja du Ghana,
mais plus souvent d'un animal ou accompagné de certains animaux
nocturnes (hiboux et hyènes, selon les croyances des Kaguru de
Tanzanie), lâme sorcière s'attaque à d'autres dormeurs pour sucer,
gorgée par gorgée, leur force viatale (âme vitale). Ce vampirisme peut
se prolonger pendant plusieurs nuits, parfois pendant de nombreuses
semaines, voire des mois. Chez la victime, il se manifeste par une
grave maladie survenue soudainement.

Non seulement les activités des sorciers, mais aussi leur apparence et leur comportement se présentent sous la forme d'une inversion. Chez eux, tout est "à l'envers" (...)
Chez les Ashanti, les sorciers se réunissent pour leur "sabbat" à la périphérie du village. Leur organisation suit toutefois le modèle social: les sorciers constituent des groupements coopératifs avec une hiérarchie telle qu'on la trouve aussi dans la vie politique. Au sommet de leur "anti-société" il y a des rois et des "reines-mères" qui commandent aux anciens, aux "porte-parole", aux bourreaux, aux messagers, aux bouchers, aux cuisiniers, toutes charges qui existent aussi à la cour.
(...)
Même dans un système patrilinéaire, le pouvoir de ces sorciers se transmet malgré tout de mère en fille. Parfois, la sorcellerie se concentre, telle une maladie héréditaire, au sein de certaines familles ou de certains clans. (...) Cependant, il arrive parfois qu'une femme soupçonnée d'être sorcière finisse par découvrir, grâce à ceratins indices, qu'elle en est bien une.
Or, il n'est pas donné à tout le monde de pouvoir identifié un sorcier. Pour cela, il faut avoir recours à un divinateur averti, qui consulte l'oracle dès que quelqu'un tombe malade d'une façon suspecte; ou il faut consulter un "guérisseur-sorcier" qui non seulement sait démasquer les sorciers grâce à une méthode véritablement criminalistique, mais qui possède en outre le savoir médical nécessaire pour guérir les victimes.
Parfois, comme c'est le cas chez les Nupe du Nigeria, la chasse aux sorcières incombe à une société secrète masculine. Si la preuve ne peu être établie avec certitude, il ne retse qu'à attendre que la personne soupçonnée meue. On procède alors à une autopsie (...) car même si "l'anomalie" ne se manifeste par aucun signe extérieur, elle laisse ses traces dans l'organisme. (...)"

AFRIQUE, La Magie dans l'Âme
Editions Könemann

Corbeau bleu Nombre de messages : 57 Date d'inscription : 02/03/2009

De même, on note différentes déclinaisons magiques, cérémonielle, opérative, curative, etc...
Mais je ne suis pas un expert de la question.
J'ai une amie assez calée sur ces questions, je lui demanderai de venir...
http://uai-officiel.forumactif.org/culture-f11/la-magie-noire-existe-t187.htm

Bonjour à tous,

La vraie sorcellerie n'a rien à voir avec tout ça...
Si au départ, l'individu devient sorcier sans l'avoir cherché, par la suite, il s'accomode bien de son nouvel état, qui lui accorde une dimension qu'il ne connaissait pas. Par sa pratique nocturne, il acquiert de nouveaux pouvoirs qui le rendent sûr de lui pendant la journée.
La transmission de la sorcellerie se fait à travers un support (morceau de pain, de viande, beignet, cacahuètes, biscuit, etc), toujours la journée. La nuit venue, le nouvel ensorcellé est visité par son ensorcelleur, accompagné de sa clique. On oblige toujours, la première fois, le nouvel ensorcellé, de rendre ce qu'il a mangé la journée. Cela est un prétexte pour l'obliger à les suivre et à participer à leur réunion sorcière. Il suffit que notre nouvel ensorcellé se laisse épouvanté par les menaces qu'il recevra suite à son refus de les suivre, pour que la nuit suivante, il sorte de son plein gré à l'heure prévue...
En résumé: on est ensorcellé la journée, et la nuit on est capable de sortir en astral, sans entraînement préalable!! Il ne s'agit pas de projection astrale, MAIS de sortie astrale!! Celle-ci se fait avec le corps physique. Dans la projection astrale, c'est le corps astral qui est projeté hors du corps physique et on vit l'expérience astrale de façon psychique. Mais dans la sortie astrale, c'est le corps physique qui se retrouve en astral. A la place, on laisse un corps illusoire (mais bien concret) sur le lit.

Voilà la sorcellerie africaine

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